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Baccalauréat 2017, l’année des fuites – La faute à tout le monde ?

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 6 Juillet 2017 à 15:03 modifié le Vendredi 7 Juillet 2017 - 14:02

Cela a commencé avec le prestigieux Concours général à l’issue duquel les plus grands cracks des classes de Première et de Terminale sont primés. Cette année, des soupçons de fraudes et de fuites sont venus entacher quelque peu le prestige du Concours car, parmi les trois lycées les plus performants ces dernières années, deux d’entre eux ont accusé le troisième d’avoir favorisé ses élèves qui avaient déjà connaissance des sujets de mathématiques avant le jour des épreuves qui ont eu lieu au mois de mai.
Puis, quelques semaines plus tard, le 7 juin dernier, les anticipées de philo faisaient parler d’elles avec de forts soupçons de fuites mis à jour par les professeurs. Si bien que les deux principales centrales syndicales de l’enseignement moyen et secondaire ont exigé la reprise des épreuves. Lors d’une conférence presse conjointe, le Saems et le Cusems ont estimé que les fuites avaient atteint des proportions de niveau national.
Les syndicalistes avaient affirmé que des enseignants de la matière ont reçu des messages venant de leurs élèves «jusqu’à des heures indues», leur demandant des explications sur un sujet. Il se trouve que ce sujet (numéro 1) correspondait «mot pour mot» à celui qui a été soumis à la réflexion des candidats lors des examens. En attestent, disaient-ils, les sms reçus le mardi 6 juin à 19h 46mn, 21h 03mn et 21h 35 par différents enseignants. Sans compter celui du 7 juin reçu à 6h 21mn. Il s’y ajoute que «nombre d’élèves, on ne sait comment, étaient en possession de ce sujet, l’avaient partagé par sms ou via WhatsApp avec des amis». D’autres étaient partis voir leur professeur à leur domicile pour solliciter des explications sur le même sujet. Des faits qui ont été notés non pas dans un seul endroit, mais dans différentes localités du pays. Ce qui confirmait à leurs yeux le caractère national de la fuite.
Aujourd’hui le cas qui préoccupe est celui du Bac général avec des fuites notées sur les sujets de français, de maths et d’histo-géo et qui ont tant agacé les autorités que des enquêtes judiciaires ont été ouvertes afin de trouver les auteurs et réprimer leurs actes. Mais à qui la faute si l’organisation de fuites dans les examens et concours est si récurrent ? Il y a une trentaine d’années, le concours d’entrée à l’école de police a été annulé alors que des candidats avaient été déclarés admis et avaient même rejoint l’école de police avant que le pot aux roses ne soit découvert. Le même cas s’est produit dans d’autres concours d’entrée dans l’administration qui en ont entaché les résultats.
La faute à l’Office du Bac qui est en retard par rapport aux nouvelles technologies de la communication. Si des fuites ont pu avoir lieu sur des épreuves du baccalauréat, c’est sans doute parce qu’il y a une absence de «sécurisation informatique» des épreuves proposées qui a pu offrir des possibilités de piratage à des élèves qui maîtrisent de plus en plus l’outil informatique…
La faute aux professeurs qui, lorsqu’ils ont connaissance (d’une manière ou d’une autre) des sujets retenus glissent quelques «conseils» à leurs élèves afin que ceux-ci puissent obtenir les meilleures notes dans la matière et eux le prestige d’avoir fait de meilleurs résultats que leurs collègues…
La faute aux élèves qui tombent dans la facilité : Etudier le moins possible pour ne pas se bourrer le crâne et se concentrer sur le sujet qu’ils s’efforceront par tous les moyens de dénicher sur le net ou auprès d’amis particulièrement renseignés. Pour certains élèves déjà capables de pirater des sites relativement bien protégés une telle opération est un jeu d’enfant.
La faute aux parents qui privilégient le résultat à la recherche de connaissance. Qu’importe la manière, l’important est d’obtenir le Bac avec ou sans mention, même s’il faut passer par la triche. Certains parents n’hésitent même pas à chercher à «acheter» des épreuves pour leurs enfants afin que ceux-ci puissent «réussir sans apprendre», obtenir le sésame sans le mériter…
La faute à cette société du paraître où, pour obtenir des postes de fringants diplômés aux costumes impeccables présentent un CV long comme un fleuve avec des titres et diplômes qui n’existent que dans leur imagination fertile. Lorsque l’imposture parvient à acquérir droit de cité, la compétence est mise en berne. Ceci expliquant cela, peut-on en déduire que les incompétences sont la cause de notre retard socio-économique et non les inconséquences de nos dirigeants ?

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